Dans le cadre du projet ZAC Casernes Chauveau, qui représente environ 10 ha, la ville de Tours et la SET, aménageur des Casernes, travaillent, en concertation avec les habitants du quartier, à la reconversion de ce quartier.
Mercredi 8 février 2023 la Ville de Tours et la Société d’Équipement de la Touraine (SET) ont présenté le projet urbain sur le site des anciennes casernes militaires du quartier Rabelais-Tonnellé.
La municipalité avait choisi de re-questionner le projet urbain des casernes Beaumont-Chauveau car son ambition est de faire de Tours une ville aimable, hospitalière qui répond aux grandes problématiques sociétales : la lutte contre le réchauffement climatique, le rapport entre les vivants humains et non-humains, la réduction de l’empreinte carbone, la démocratie permanente… Cette ré-écriture s’est réalisée autour des différents axes du Référentiel pour un urbanisme écologique et solidaire. Ce projet porte en lui toutes les valeurs de la ville bioclimatique ligérienne, la ville des courts chemins, une ville empreinte de mixité fonctionnelle et sociale.
Dix ans après la création de la ZAC des Casernes Beaumont-Chauveau, l’aménagement de cette friche militaire de 10 hectares, située en plein centre-ville, connaît un nouveau tournant.
La SET, Société d’Équipement de Touraine, propriétaire des lieux et aménageur mandaté par la Ville, prépare l’ouverture d’un tiers-lieu en co-construction avec les citoyens. Une démarche originale, tant sur le fond que sur la forme.
La Ville de Tours et son aménageur la SET souhaitent y soutenir la création d’un tiers-lieu ouvert aux envies et initiatives créatives, solidaires et écologiques. Ce lieu, c’est aux Tourangelles &Tourangeaux de l’imaginer !
Dès le 21 mars 2022, Les Beaumonts, une halle réhabilitée de 1500m2, a ouvert ses portes à une expérimentation inédite à Tours. Habitants, associations, porteurs de projet, ont pu tester une activité, une idée, venir partager un moment entre voisins et dessiner ici le futur tiers lieu.
Un tiers-lieu est un espace ouvert aux propositions citoyennes, un endroit où l’on se rencontre, on crée, on participe, on fabrique, on apprend, on fait ensemble… Bref, c’est un lieu de vie et de lien social qui peut accueillir de multiples activités, telles que des rendez-vous de quartier, des expositions, un cours de danse ou un atelier bricolage… tout y est à inventer !
« Il ne s’agit pas d’un nouvel équipement public, ni d’une salle de diffusion, ni même d’une maison des associations, précise Stéphane Houques, conseiller municipal délégué à la coordination du projet. C’est un territoire d’expérimentation citoyenne qui deviendra ce que nous en ferons collectivement. »
Pour Cathy Savourey, maire adjointe déléguée à l’urbanisme, « ce tiers-lieu représente un chaînon manquant qui va permettre aux habitants des différents quartiers alentour (Maryse Bastié, Rabelais, Prébendes) de se rencontrer et de “faire ensemble” ».
À l’image d’un prototype, la « saison 1 » marque la première étape de ce lieu en devenir. Pendant sept mois, habitants, associations et porteurs de projets pourront tester une idée, échanger et dessiner ensemble les contours de ce laboratoire d’idées. Les anciennes écuries accueilleront dès le 21 mars des expérimentations qui mettent le lieu en mouvement et permettront de définir progressivement son fonctionnement : quels types d’activités ? quels besoins techniques ? quels aménagements ? quel format de buvette ou de restauration ? quelle gouvernance ?
Autant de questions qui trouveront leurs réponses en mettant le bâtiment à l’épreuve de cette expérimentation, au cours de temps de travail collectifs.
« “Les Beaumonts” ne sont pas juste un décor, il s’agit d’un lieu de rencontres, de partages et d’échanges, souligne Léa Finot, cheffe de projet urbanisme culturel et collaboratif à la SET, qui sera chargée d’impulser les démarches citoyennes. Nous offrons un cadre, un bâtiment à l’état brut, et nous accompagnons les habitants, associations ou porteurs de projets, pour qu’ils se l’approprient. On sent que ce lieu répond à des besoins importants, nous avons déjà reçu de nombreuses propositions. »
« Notre démarche peut paraître surprenante : d’habitude, on fait un programme d’aménagement avec des logements, des commerces, des équipements, et à la fin, on voit ce qu’on peut faire d’un lieu collectif. Ici, nous expérimentons le prisme inverse : nous commençons par créer un lieu central, un lieu de citoyenneté. On ne sait pas encore vers quoi on se dirige. On part sans aucun a priori, si ce n’est d’en faire un lieu ouvert. C’est une nouvelle façon de voir les choses. Le process est plus important que la finalité. D’ailleurs, ce travail de préfiguration constitue une méthode qui pourra être appliquée à d’autres lieux, ou à d’autres projets », annonce Stéphane Houques.
Après cette phase de tests, un bilan sera établi en octobre afin de tirer les enseignements de ces premières expérimentations. Une « saison 2 » pourrait être envisagée, car « Les Beaumonts » sont un lieu d’essai : il est important de pouvoir ajuster le tir et d’en redéfinir les règles si nécessaire. « On peut prendre le temps d’expérimenter car le quartier n’est pas construit, c’est encore un no man’s land. On met les briques une par une. Le travail de co-construction que nous avons engagé peut prendre plusieurs années », conclut Cathy Savourey.
Même si le site a été rasé en grande partie, pas question pour autant de faire table rase de son histoire. « Les Beaumonts » font référence au tertre gallo-romain, à l’abbaye bénédictine, à l’ancienne commune, aux terres maraîchères de l’ancien hospice et enfin à la caserne qui ont porté ce nom au fil des siècles. « Les Beaumonts » font aussi référence aux cinq « monts » représentées par les toitures en dents de scie des anciennes écuries.